CE QUE VAUT UN JEUNE CAMEROUNAIS




J’aurais pensé, repensé et dépensé de mon temps et de mes efforts pour dire les mots à ma portée, afin de tenter de combattre les maux de ma société. Cela aura valu le coup !


 L’âge a un sens, une propriété, une identité, une mission.

La notion d’âge malgré la charge sémantique qui la construit ne fait pas du tout, de nos jours, l’objet d’une réflexion chez les personnes de moins de 50 ans. Pour plusieurs, l’âge importe peu dans la définition ou le choix de nos habitudes ; pour d’autres par contre, vu que le temps est une donnée incontrôlable et pas du tout réversible, l’âge a un sens, une propriété, une identité, une mission.

            Au Cameroun, la rupture générationnelle est assez perceptible : les jeunes s’éloignent de plus en plus des vieux qu’ils considèrent d’une part comme des conservateurs et des individus égoïstes qui n’ont aucun projet pour les petits, d’autre part comme la source réelle de leur échec au sens social (détenteurs de secrets dangereux et mystiques) du fait qu’ils se servent de leurs expériences non pas pour améliorer l’avenir des jeunes, mais plutôt pour maudire, détruire, bloquer des destinées tout entières. De plus, l’administration établie constituant un véritable socle de personnes croulantes, les jeunes camerounais ont vite épousé le sentiment de la marginalisation, le sens de la violence dans tous les sens  du terme, et l’esprit de l’opportunisme aveugle. 



Notre jeunesse est celle-là même qui en

 Afrique, a solennellement invité le diable à

 sa table 

            C’est cet état de situation qui occasionne la dérive que nous pouvons mesurer au travers de diverses pratiques. Les jeunes rêvent en majorité de quitter le Cameroun pour n’importe quelle destination, faisant de leur terroir un lieu cauchemardesque ; ces jeunes sont parfois prêts à intégrer des milieux vicieux, des confréries qui offensent leur fragilité, ils vont pour certains jusqu’à demander le chemin qui mène à Lucifer. Quel malaise ! Quelles pertes ! Sommes-nous obligés d’aller jusqu’à cette borne ? Qu’avons-nous fait de l’espoir ? Que signifient donc ces paroles que nous aimons tant chanter lorsque les Lions indomptables représentent le Cameroun à une compétition internationale ?  Ces belles phrases construites autour des symboles tels que « chère patrie » et « terre chérie » sont –elles si vides de sens pour nous ?

            Honnêtement de nos jours, j’ai ce réel sentiment que les parents ont sacrifié leurs enfants, que les gouvernants ont abandonné notre jeunesse à tous les fléaux courants et à venir. Cependant, le jeune Camerounais en se livrant à toute forme de facilité avoue-t-il délibérément la perte de sa raison ? De plus, accepte-t-il volontiers la vente de sa conscience aux enchères de la vanité ?  Enfin, Les jeunes ont-ils en toute âme et conscience refusé de reconnaître  leur part de responsabilité dans la construction de leur nation ? A cette question, la réponse semble couler de source. Notre jeunesse est celle-là qui promeut l’insulte publique, qui à 80% pollue les rues, qui pratique le viol, le vol à mains armées, qui méprise le droit d'ainesse, qui fait des partouzes, qui pratique le piercing et les tatouages, qui entretient les rancunes, les agressions, la loi du talion, qui profane tout ce qui est sacré, qui se livre à la sodomie, qui pratique la pédérastie, qui participe aux crimes rituels (afin de devenir riche), qui tue pour une dette de 50 francs CFA. Pour tout dire, notre jeunesse est celle-là même qui en Afrique, a solennellement invité le diable à sa table.  


            Notre jeunesse bat le record des habitudes les plus répréhensibles dans le monde : Un jeune camerounais  se plaint par exemple d’être pauvre, mais aussitôt a-t-il obtenu 5.000 Frs qu’il s’abandonne dans un bar. Une bouteille ne lui suffira pas, non ! Il boira dans l’objectif d’atteindre l’état d’ivresse. C’est là que se trouve l’effet de folie : au Cameroun, on ne boit pas pour étancher sa soif, on prend de la bière pour en être ivre. Que représente l’alcool pour nous au juste ? Un remède ? Une drogue ? Un maître spirituel ? L’alcool est-il le seul l’héritage que les vieux ont légué aux jeunes Camerounais ? Que démontrons-nous dans les snacks, dans les bars et dans les boîtes de nuit si ce n’est notre fainéantise, notre nature ignoble et notre statut de vaut-rien ? On ne s’éternisera pas à critiquer, à dénoncer, à détester nos gouvernants. Non ! Il n’y a pas que des nullards parmi les anciens. On en dénombre parmi eux, qui sont des modèles, qui ont laissé un héritage dont la valeur est inestimable. De certains anciens, moi je garde de bons souvenirs. Tenez par exemple : Martin Luther King était un jeune, Thomas SANKARA était un jeune, Malclom X était un jeune, Patrice Lumumba était un jeune, Ruben Um Nyobe était un jeune, MANIBEN TOMBI était un jeune, Ernest OUANDIE était un jeune. NNAMDI AZIKIWE, Julius Nyerere, KWAME KRUMAH, Nelson Mandela, étaient tous des jeunes. A leur époque, la bière existait déjà, à leur époque, les jeunes filles existaient déjà, à leur époque, la souffrance existait beaucoup plus qu’aujourd’hui. Mais, ils ont refusé de se compromettre pour toutes ces vanités. Ils ont eu le courage de se servir des mots et des actes pour combattre les maux qui dénaturaient leur cité. L’excès d’alcool ne construira aucune route, ne dégagera aucune immondice d’ordures des coins de nos rues, ne bâtira aucune maison, ne payera aucune pension scolaire, n’enverra personne faire des études  à l’Étranger, ne pourvoira à aucun besoin alimentaire. 


            A présent que toi jeune camerounais (amoureux des vanités ou non) tu as lu ce message, prends une minute, sur un total de 20 points, honnêtement, trouve-toi une note, mais surtout, justifie-la. Ne l’oublie pas, tu peux t’améliorer. La nation compte sur toi. Je compte sur toi !
  
                                                           Arnaud BAKELAK

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