MOTS CONTRE MAUX

                              Notre monde est en pleine dérive, notre société perd un peu plus tous les jours les quelques repères à nous laissés par nos ancêtres.
                     Le présent siècle ne nous garantit aucun bonheur pour demain, et nous avons l'impression que les générations futures vivront un réel enfer après nous.
                     Les politiques actuelles, les philosophies, les doctrines, les systèmes en place et les plus vantés  présentent à nos yeux des failles, et nous pensons pouvoir changer le cours des choses en échangeant avec ceux qui pensent encore pour leur communauté, en partageant notre opinion avec le reste du monde.

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RENAISSANCE



                                                À  Nguiarma

On n'a pas toujours le choix
Quand sous le poids de sa croix
On se bâtit de pâles attitudes
Pour ne pas ressentir la servitude.
L'on croise d'affolées solitudes
On se vante de quelque habitude
Alors que du haut œil nous voit
découper les ailes de la foi.


Qui veut se faire des loisirs
Devrait dans son orgueil moisir
Avant de se dire prêt à choisir.


Ne vivons guère par la guerre
Car tout fruit qui luit
Est le produit
D'une pluie qui fuit.


Parler c’est saler ses symboles

Brodés par la parole

Comme aimer c’est se méprendre

 à l’achat  d’un cœur à prendre.



Les ombres tombent sur toi

Mes songes comblent ma foi.

                           In l’Échappatoire 

LA PAUVRETÉ EST JUSQU'ICI LEUR SEUL PARTAGE

            

                                 

Dans ce témoignage, découvrez le quotidien de quelques êtres oubliés.

 

                        L'Afrique! Une terre de prodiges, un continent aux cultures et valeurs diverses, un monde de contrastes troublants, où le paradoxe de la misère a depuis des décades élu domicile. C'est ici qu'on retrouve les pays les plus diversifiés du point de vue des ethnies qui les composent, c'est aussi en Afrique qu'on connait les plus vieux gouvernements au monde, certains composés d'administrateurs qui tutoient paisiblement le siècle de longévité. 

                 J'ai parcouru les rues le matin d'un certain samedi du mois de novembre 2018, défiant lors d'une séance de Jogging les quelques collines qui mènent à l'université de Ngoa-Ekelle à Yaoundé. Trainant un vieux sac vide sur lequel on a délicatement attaché le manche d'un parapluie, partageant le poids de cet emballage épuisé, recouvert de déchirures causées par les nombreuses et diverses intempéries, soigneusement rafistolé de cent et un lambeaux de tissus de toutes sortes, Je les ai observés un instant. Ils étaient au nombre de trois: une fillette et deux garçons, âgés entre 10 et 12 ans. se tenant par la main. Ils cherchaient tous à traverser la route surexploitée à cette heure de la journée. Il n'était que sept heures par-là, pourtant les routes souffraient déjà du poids insolent des véhicules célébrant une nouvelle liberté qui se proclamait de temps à autre au moyen d'un coup de klaxon. 

            Les trois petits enfants attendaient toujours l'occasion de traverser la route. Je m'approchais, je leur dis un bonjour rassurant. "Je vais vous aider les enfants", j'ajoutais. Mais, leurs yeux ahuris me laissèrent croire qu'ils étaient davantage inquiets. Je lançais un autre "bonjour" qui ne reçut aucune réponse. Je pensai immédiatement que les petits ne comprenaient pas "ma langue". J'optai pour l'anglais. "Good morning dear kids", lançai-je. Ils me répondirent, un peu rassurés, mais timidement. "Ah, des enfants anglophones", fis-je intérieurement.

                Je leur proposai mon aide qu'ils acceptèrent. Alors, je leur fis traverser la route. Une fois à ce nouveau côté de la route, je leur demandai d'où ils venaient et où ils allaient. Ils me firent savoir qu'ils allaient au marché afin de trouver un moyen de travailler en tant que vendeurs ambulants. Ces Trois enfants, très tôt tous les matins, se rendent dans un marché de la place, se présentent à certains boutiquiers ou gérants de magasins. Ils doivent par la suite recevoir chacun un lot d'articles à transporter sur leurs têtes, qu'ils doivent vendre en serpentant toute la journée durant, les artères qui environnent le marché. Ils doivent affronter et les nombreux clients qui ne s'expriment qu'en français, humeur épidermique, et le soleil ou parfois la pluie, sans oublier la faim, car le but visé est de rentrer à la maison avec chacun 500 francs CFA environ, tous les soirs. Habités par un courage dont seul le ciel sait l'origine, les trois orphelins marchent, se retournent, s'arrêtent, proposent  leurs produits, parfois d'une voix affaiblie par le traumatisme dont ils sont victimes. Leur visage dit un peu de ce qu'ils subissent chaque jour, leur regard supplie la clémence de monsieur tout le monde, mais leur entourage est trop préoccupé à vivre, vivre chacun pour lui-même, vivre sans se soucier de ceux qui n'ont plus ni espoir, ni soutien, ceux qui n'ont autre choix que de survivre au rythme de l'instinct qui agit toujours en eux.  
               Ils sont originaires de la région du Nord-Ouest du Cameroun. Ils ont perdu là-bas leurs parents ainsi que leur sœur aînée. Une voisine ayant réussi à prendre contact avec leur tante installée à Yaoundé avait réussi à les expédier comme des vulgaires colis à la capitale par le biais d'un "Gros porteur". 

             Arrivés à Yaoundé, ils furent reçus, mais une nouvelle phase de leur misère les attendait. La tante qui les reçut souffre depuis trois ans d'un mal dont elle n'a pu guérir jusqu'ici. Femme solitaire, ancienne commerçante, affligée par la brutale disparition des membres de sa famille du fait de la crise qui sévit dans les régions dites anglophones, elle ne peut plus vaquer à ses activités quotidiennes. Auparavant, elle avait la charge de soutenir sa défunte sœur ainsi que ses deux frères (tous décédés) dans le financement de l'éducation de leurs enfants respectifs. Elle, contrainte de payer le loyer (une chambre pour laquelle elle verse environ 12.000 Francs CFA chaque mois au propriétaire), n'a eu autre option que d'initier ses neveux à la pratique de la débrouillardise, afin de survivre en attendant la fin. 

                De quelle fin s'agira-t-il cependant? De la fin de sa vie ou plutôt de la fin de sa misère? Et si sa vie venait à prendre fin, que deviendraient les trois enfants? Ces orphelins qui n'ont jamais demandé à naître dans une zone anglophone, j'allais dire dans une région frappée par une crise inattendue? Comment et où vivraient-ils? Qui de la société et de l'ensemble des pouvoirs publics prendrait en charge leur destin? Qu'ont fait ces enfants au monde pour mériter toute cette galère? Pour l'instant, ils n'ont pour partage que cette pauvreté et cette tristesse qui les fait périr psychologiquement, mais aussi physiquement, un peu plus chaque jour. Ils ne connaissent plus depuis de nombreux mois le chemin qui mène à une école. Ils ont pris ce chemin, celui qui mène à l'école de la souffrance, au lendemain de l'incertitude et de la permanente résignation.   

                      De mon point de vue, notre gouvernement pourrait envisager le recensement des déplacés internes victimes de la crise anglophone, dans toutes les grandes métropoles où ceux-ci ont pu trouver refuge, afin d'envisager une réelle prise en charge de ces personnes qui ont tous besoin de notre attention, de notre aide, de notre amour. Cette initiative valoriserait sans aucun doute la politique  des grandes opportunités du président réélu.

                                                                       Sauvons l'harmonie sociale au Cameroun.

                                                                         Arnaud BAKELAK

COMBATTANT POUR LA LIBERTÉ (Hommage à la Cohorte C'06)

  C'06, la Cohorte.

La vidéo qui révèle qui ils sont...

         Hommage aux jeunes figures qui ont fait de la recherche une passion, de l'amitié une vertu et de la fraternité une philosophie.
             
                                        À Emmanuel Larry FUL

Combattant pour la liberté!
Ne vois-tu pas l'histoire qui change?
J'ai entendu des cris monter en pompes vers le firmament,
J'ai vu les âmes de la liberté courir dans tous les sens au son du mal venant,
Et j'ai cru à la force de la nature qui pour tous agit.
Ne crois-tu pas au temps qui change?
Le bal longtemps mené par les âmes du mal,
Les malles souvent bourrées de sortes de balles,
Finiront en cendres et en noire fumée.
Ne crois-tu pas à l'ultime mot?
Tout ce qui des décades durant a accablé, consterné, attristé ou blasé le peuple,
tout s'effondrera comme sous le coup d'une latte.
Tous ceux qui du haut de leur regard ont ignoré, méprisé, offensé, malmené, opprimé le peuple,
tous vivront de la vie de leurs actes.
Ne vois-tu pas que ta pensée,
et tes paroles,
et ta passion,
et ta rage,
Frôlent déjà frontières et barrières de leurs effets?
Encore un peu de temps,
tous ces ennemis
nous ne les verrons plus.

                                                        
   Arnaud Bakélak, in  L’Échappatoire
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                                                                     La Cohorte C'06

MATERNAGE

MATERNAGE

                                                Octobre 2015
                                                A Véronique…

Que de mots dans l’ombre du vide qui m’accable
Que de maux le long du cordon qui à toi me câble
Que de trots autour d’une pensée fort agaçante
Celle de t'avoir toujours comme mère agissante
A force d’attendre l’arrivée du train de la quiétude
Éternisé à paginer les semaines de mes habitudes
Comme les pages d’un livre d’alchimie
Je ne distingue plus le lundi du mardi
Le mercredi ou le dimanche du jeudi
Et mes souvenirs sur moi se penchent
Mère au cœur de miel
Mer aux mœurs du ciel!
De mémoire et de faits,
Oh, joli soleil de mai
Je sais que tu sais...

Qu’on ne peut pas être bon
Pour l’unique voix de la solitude
Qu’on ne peut tourner en rond
Sans jamais colorer son habitude
Tu sais qu’on ne le peut pas
Qu’on ne peut vendre ses pas
Aux éternelles enchères du hasard
Aux perpétuelles folies des lascars
Tu sais qu’on ne peut chanter d’une vie
Sans cueillir des mots à une autre
Joli Soleil de mai
Je sais que tu le sais

Qu’on ne vente pas ses envies
Sans dessiner celles des apôtres


Et ta voix clame le ton d’un rêve
Et de ce rêve ton nom s’élève.
Jadis je te suivis
Toi au front qui luit
Loin de toi je vis
Près de toi je suis.



Arnaud BAKELAK, in  l’Échappatoire





PARCOURS


                               A  Zarawou...

Dans un village de cruels sourds
Quand s’arrêta mon parcours
De ma faible voix aspirante
Je rêvai de la phrase soupirante

Et sur les cimes de montagnes maries
Par-dessus les volcans affranchis
Les vautours d’un regard trop jaloux
Attendaient qu’on eût tranché un cou

Je déployai de ma gorge mon cri
J’appelai à l’aide de loin et d’ici
Et bientôt mon souffle s’évanouissait
Quand sur mes flancs mes bras s’écrasaient
L’amour avait disparu par ces élans de méprise
Le temps marquait son tempo dans une même reprise

Des regards peignaient la tristesse et la violence
J’ai cherché dans la nue les traits de ton visage
Et j’ai paginé à la course le livre de l’espérance
Dans ce désert fleuri d’angoisse et de mirages
La douce et chaude brise m’a rappelé ta voix
Trébuchant  dans ma course, j’ai revu ta joie
Et tes yeux princiers et tes lèvres d’impératrice
Et ta peau de berceuse et tes cheveux bien lisses

Je t’attendrai dans le brouillard de mon souhait 

                                   in l'échappatoire, 2016  


                                  ARNAUD  BAKELAK

VISAGE D'AFRIQUE

 Recueil de poèmes

Auteur: Arnaud BAKELAK

Contenu: 20 poèmes.





















 Extrait.

"Visage d'Afrique"

Des Mômes qui rient
Le long d’une route boueuse
Des mères qui prient
Rêvant d’une vie heureuse
Une rue pâle et sale aux vieilles sandales
Un peuple loyal égal portant le saint Graal
Ce monde sans réplique
Cette terre qu’est l’Afrique
Cette forêt de mères et de pères
De fils et de filles qui espèrent
D’une neuve et favorable vie
Par une aube révoltée et marrie
Des hommes costaux tout muets
Des idées blanches sous le fouet
Des mères qui sans cesse prient
Des mômes ignorants qui rient
Une ville aliénée, acculturée
Une cité muette qui parlera
Au bout d’un rêve rénové
De ses bras robustes et pacifiques
De sa foi naturelle et prolifique
Des jeunes aux yeux grands
Des cœurs aux vœux francs
Un peuple de têtes bien faites
Un monde de bras honnêtes
C’est ça l’image de mon Afrique!

                    Arnaud BAKELAK, in L’Échappatoire